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Nord et Sud-Kivu : population piégée par des wazalendo

Redigé par Tite Gatabazi
Le 5 novembre 2024 à 09:22

Dans le quartier Kasika, les habitants de l’avenue Mweso vivent dans la crainte permanente desattaques de wazalendo. Récemment, plus de cinq maisons ont été dévalisées par des hommesarmés qui n’ont pas hésité à tirer de nombreux coups de feu, semant la panique parmi les résidents.

Cet événement illustre le climat de terreur qui règne dans la zone, où la population se sent abandonnée et sans défense face à l’insécurité. Les autorités locales, malgré les demandes répétées de la communauté, n’ont pas mis en place de mesures de protection adéquates, laissant les civils exposés à de telles violences. Cette situation fait naître un sentiment d’injustice parmi les habitants, qui se sentent ignorés et vulnérables.

La ville de Butembo est également plongée dans un climat d’insécurité extrême, marqué par des assassinats récurrents. Depuis juin, au moins 24 civils y ont été assassinés par des hommes armés, dit wazalendo dans une violence quotidienne qui échappe à tout contrôle.

Cette série de meurtres s’ajoute au traumatisme des habitants et les empêche de mener une vie normale. La fréquence de ces crimes met en lumière les failles du système de sécurité local et soulève de sérieuses questions sur la capacité des autorités à assurer la protection de la population.

Les habitants de Butembo vivent désormais dans une crainte constante des prochaines attaques, et ce climat de terreur entrave la vie économique et sociale de la ville.

Dans le territoire de Mwenga, au Sud-Kivu, la situation est également critique. À Muhuzi, deux factions de Wazalendo, Kitwamaja-N’Yikiriba et Ruma Kongwa s’affrontent presque quotidiennement pour le leadership local. Cette rivalité provoque une escalade de la violence, faisant de nombreuses victimes et obligeant les habitants à fuir leurs maisons pour échapper aux exactions.

La société civile et les habitants témoignent de la détérioration rapide de la situation, alors que les affrontements entre les deux groupes continuent de causer des pertes humaines et matérielles. Ce conflit exacerbe la crise humanitaire dans la région, aggravant les souffrances de la population et renforçant l’insécurité.

La société civile dénonce ‘’la surmilitarisation de la ville ‘’ et ‘’la mauvaise gestion des Wazalendo’’ comme facteurs clés de l’insécurité dans la région.

Au lieu de ramener la paix, la présence militaire accrue à Goma et dans d’autres zones du Nord-Kivu a engendré des tensions supplémentaires, alimentant la méfiance entre les forces de sécurité et la population civile.

Les Wazalendo, bien qu’ils aient été légitimés par le gouvernement pour sécuriser les zones reculées, sont mal gérés et impliqués dans des actes de banditisme et des affrontements internes, comme à Muhuzi. Cette absence de régulation et de supervision entraîne une situation où ces groupes agissent en toute impunité, au détriment des civils.

La dégradation de la sécurité dans les quartiers de Kasika, Butembo, et Muhuzi témoigne d’une crise humanitaire et sociale profonde au Nord et Sud-Kivu. Les attaques de bandits, les assassinats de civils et les luttes de pouvoir entre groupes armés comme les Wazalendo exposent la population à une violence incessante, qui fragilise encore davantage les communautés locales.

Les appels des chefs coutumiers, comme ceux de Baswagha et Bapere, soulignent l’urgence d’une intervention efficace pour expulser les groupes armés des territoires et mettre fin aux exactions. Ces appels de détresse doivent être entendus et pris en considération pour qu’une solution durable puisse être mise en place.

Sans des actions concrètes de la part des autorités pour rétablir la sécurité, la situation ne fera qu’empirer, plongeant davantage les civils dans la peur et la misère. Il est impératif que le gouvernement prenne des mesures adaptées pour protéger ses citoyens, sinon la région demeurera prisonnière de cette spirale de violence et d’instabilité.

Dans le quartier Kasika, les habitants de l’avenue Mweso vivent dans la crainte permanente des attaques de wazalendo.
Cette insécurite frequente s'ajoute au traumatisme des habitants et les empêche de mener une vie normale.

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